Dans une démarche qui suscite l’étonnement et l’inquiétude au sein des écoles de pensées politiques, le Premier ministre Garry Conille semble prendre des libertés avec ses fonctions en se substituant à la Présidence. Il a ainsi entrepris des déplacements en qualité de chef d’État, rencontrant des présidents d’autres nations sur des dossiers dont le contenu demeure, jusqu’à présent, inconnu du grand public. Ce détournement des prérogatives présidentielles, notamment en matière de diplomatie, a pris une tournure préoccupante.
La gestion des affaires diplomatiques, domaine exclusivement réservé à la Présidence, se voit aujourd’hui confisquée par la Primature. Dominique Dupuy, actuelle chancelière, apparaît comme l’instrument de cette captation des pouvoirs. Son action semble avant tout orientée au service de Garry Conille et de son allié Laurent Lamothe, plutôt qu’au bénéfice de la nation. Une telle centralisation des décisions diplomatiques dans les mains de la Primature, loin d’être anodine, marque une rupture significative avec les usages constitutionnels et crée une confusion sur la scène internationale.
Face à cette dérive, le Conseil présidentiel de transition (CPT) n’est pas resté inerte. Garry Conille a été officiellement convoqué afin de fournir des explications concernant les agissements inappropriés de la chancelière Dupuy dans cette affaire. Les journalistes-propagandistes de Conille et Lamothe, en une manœuvre orchestrée, ont rapidement réagi en lançant une campagne visant à tromper l’opinion publique. Ils ont tenté de faire passer l’initiative du CPT contre Dominique Dupuy comme une affaire personnelle, excusant sa maladresse diplomatique et son incompétence sur ces questions constitutionnelles, tout en détournant l’attention vers des accusations fallacieuses à l’encontre du CPT dans le cadre des déportations massives la République dominicaine.
Cependant, la tentative de manipulation est perçue comme grossière, et l’opinion publique ne s’y trompe pas. Si certains tentent de détourner l’attention des véritables enjeux, une question demeure : jusqu’où ira ce glissement de pouvoir, et quelles en seront les répercussions sur la stabilité politique et diplomatique du pays ?
Le peuple, vigilant, attend des réponses.
Vréus Micardo
Avocat, Professeur à l’Université
Homme politique